En route vers Syracuse
Après avoir quitté Palerme, nous récupérons une voiture à l'aéroport, et traversons la Sicile en route pour Syracuse. Le temps nous est compté : c'est pour cette raison que nous n'irons pas voir l'Etna, Taormine et les Iles Eoliennes. Nous avons décidé d'adhérer à un principe de vie inventé pour l'occasion "Slow Life" : nous refusons le stress, la précipitation, l'accumulation de visites ... Nous préférons prendre le temps de voir, le temps de vivre, quitte à envisager la possibilité d'un autre séjour dans la région découverte et à peine entrevue.
De Palerme à Catane, nous empruntons une autoroute puis ensuite une route nationale très encombrée pour ne pas dire dangereuse (prendre un bus à Palerme est sans doute une excellente alternative à la voiture, d'autant plus qu'en été, l'accès au centre ville historique de Syracuse est interdit aux automobiles).
Les terres traversées évoquent celles décrites par Carlo Levi dans "Le Christ s'est arrêté à Eboli" (mais dans le roman, il s'agit de la Lucanie).
Enfin nous arrivons à Syracuse ou plutôt à Ortygie, l'île rattachée à la terre par trois ponts, en quête d'un endroit où dormir. Nous visitons quelques chambres d'hôtel mais aucune ne nous donne satisfaction. Nous posons enfin nos valises à l'hôtel "Alla Giudecca" qui dispose, en plus des chambres traditionnelles, d'appartements-studios situés dans une impasse adjacente. Je suis émerveillée par l'énorme bougainvillier qui déborde des murs en "cascade de soie épiscopale" et par les cactus installés dans d'énormes jarres à l'entrée de la porte grillagée. La ruelle débouche sur une cour pavée mais donne aussi accès à des escaliers, à des voûtes, à des entrées mystérieuses ... Nous avons le sentiment d'être dans un autre temps, d'approcher une autre culture ... Nous sommes dans le vieux ghetto juif.